Traduction française ci-dessous
Many years ago, I watched a close friend of mine ascend to international “fame” as a contemporary artist. Over the years, I observed that he was increasingly surrounded by possessive admirers and gatekeepers of this so-called “fame.” I use quotation marks deliberately to emphasize that “fame” is a construct, an illusory attribution. The definitions and perceptions of “fame” are highly subjective.
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A recent experience made me reflect on how patrons of artists can engage in toxic and coercive power dynamics, leveraging their ability to provide something desirable, such as visibility, connections, financial support, or other forms of assistance, as a pretext for abusive behavior. This issue isn't limited to high-profile predators like Harvey Weinstein; it permeates the entire art world. Even at its entry level, the art space is saturated with individuals who, driven by social insecurity, exploit their perceived power and prestige to manipulate and control others. This pervasive culture of exploitation creates an environment where illusionary power dynamics overshadow genuine artistic collaboration and support.
It bothers me.
I’m bothered.
Rather than expose myself and attempt to navigate the artistic landscape saturated with these vultures, for the first part of my life, I chose to withdraw from the art world entirely, practicing retreat as a form of self-protection. However, this raises a critical question: when does self-protection lead to self-effacement or even worse, self-sabotage? According to societal definitions of success—shaped by capitalistic and patriarchal values—I should strive to be visible and recognized. But how and why?
At the moment, I struggle to comprehend the impulse to be seen, known, or surrounded by those who are “famous.” The drive for visibility eludes me. Is it a conscious choice, an unconscious compulsion, or a mixture of both? I wonder if there is any noble context in which the desire to be seen isn't rooted in vanity or the bottomless need for validation.
The pursuit of fame touches on profound questions about existence and mortality:
Must one be found, recognized, or desired in order to exist?
Would being seen and known give one’s life more substance and meaning?
Will being seen or known win the love of a partner, a father, a mother, …?
Is the yearning for recognition a reflection of a deeper existential dread, a fear of fading into obscurity or irrelevance?
Does "fame" offer true fulfillment, or does it merely mask the inherent solitude that lies at the heart of human existence?
These questions lead to other questions:
Can true contentment be found within oneself, independent of external validation?
Must the essence of our being be tethered to the recognition of others, or can it flourish in quiet obscurity?
In The Artist’s Way, Julia Cameron emphasizes the importance of artists trusting and surrendering to the creative process. She encourages artists to view their work as a manifestation of something greater than themselves. By seeing themselves as instruments of a higher power, artists can tap into an abundant source of inspiration and creativity, overcoming their blocks and fears. Cameron believes that creativity is a divine gift, and that artists have a responsibility to express this gift for the sake of mankind. In this view, art transcends social accolades—there is no competition, no caste, no division, only those who are possessed by the higher power that unites us all.
The algorithm of the society that we were born into is an obstacle to overcome.
I recently read an essay by Adrienne Rich titled, Vesuvius at Home: The Power of Emily Dickinson, which reminded me of a previously mentioned exhibition at the Centre Pompidou in the summer of 2021 titled, Elles font l'abstraction. The exhibition was framed by the curator’s regret over the lack of visibility for most of the showcased artists.
The exhibition also aims to valorize the work of many women who have suffered from lack of international visibility and recognition: the perspective will be on the paths of women artists, and in particular the contribution they made to the history of abstraction.
Like Dickinson’s poems, most of these artworks made by female-identifying artists were private and hidden. In line with Rich’s essay on Emily Dickinson, I thought that these artists’ lack of visibility might be a choice or even a deliberate act of rebellion against patriarchal, capitalist societal norms.
Dickinson, a reclusive genius, defied the puritanical conventions and constraints of her time, exploring themes of female autonomy, identity, and perhaps most importantly: death. According to Rich, Dickinson’s reclusive nature allowed her to exist in a unique and powerful inner world. This solitude, Rich suggests, was not merely a personal choice but a strategic necessity for Dickinson’s creative freedom. Because of her detachment from the constructs of her time, Emily Dickinson’s poetry is timeless.
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I wrote to my friend the other day,
“We don’t play by the rules, so let’s make up our own.”
Il y a de nombreuses années, j'ai vu un proche ami accéder à la "célébrité" internationale en tant qu'artiste contemporain. Au fil des ans, j'ai observé qu'il était de plus en plus entouré d'admirateurs possessifs et de gardiens de cette soi-disant "célébrité". J'utilise des guillemets délibérément pour souligner que la "célébrité" est une construction, une attribution illusoire. Les définitions et perceptions de la "célébrité" sont hautement subjectives.
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Une expérience récente m'a fait réfléchir sur la manière dont les mécènes des artistes peuvent s'engager dans des dynamiques de pouvoir toxiques et coercitives, en utilisant leur capacité à fournir quelque chose de désirable, comme la visibilité, les connexions, le soutien financier ou d'autres formes d'assistance, comme prétexte pour un comportement abusif. Ce problème ne se limite pas aux prédateurs de haut niveau comme Harvey Weinstein ; il imprègne tout le monde de l'art. Même à son niveau d'entrée, l'espace artistique est saturé d'individus qui, poussés par l'insécurité sociale, exploitent leur pouvoir et prestige perçus pour manipuler et contrôler les autres. Cette culture d'exploitation omniprésente crée un environnement où les dynamiques de pouvoir illusoires éclipsent la véritable collaboration et le soutien artistiques.
Cela me dérange.
Je suis dérangée.
Plutôt que de m'exposer et d'essayer de naviguer dans un paysage artistique saturé de ces vautours, pour la première partie de ma vie, j'ai choisi de me retirer complètement du monde de l'art, pratiquant le retrait comme une forme d'auto-protection. Cependant, cela soulève une question cruciale : quand l'auto-protection mène-t-elle à l'effacement de soi ou, pire encore, à l'auto-sabotage ? Selon les définitions sociétales du succès – façonnées par des valeurs capitalistes et patriarcales – je devrais m'efforcer d'être visible et reconnue. Mais comment et pourquoi ?
En ce moment, je lutte pour comprendre l'impulsion d'être vue, connue, ou entourée de ceux qui sont "célèbres.” La quête de visibilité m'échappe. Est-ce un choix conscient, une compulsion inconsciente, ou un mélange des deux ? Je me demande s'il existe un contexte noble dans lequel le désir d'être vu n'est pas enraciné dans la vanité ou le besoin insatiable de validation.
La quête de la célébrité touche à des questions profondes sur l'existence et la mortalité :
Faut-il être trouvé(e), reconnu(e) ou désiré(e) pour exister ?
Être vu(e) et connu(e) donnerait-il plus de substance et de sens à la vie de quelqu'un(e) ?
Être vu(e) ou connu(e) gagnerait-il l'amour d'un partenaire, d'un père, d'une mère, ... ?
Le désir de reconnaissance reflète-t-il une peur existentielle plus profonde, une peur de sombrer dans l'obscurité ou l'irrélevance ?
La "célébrité" offre-t-elle un véritable épanouissement, ou ne fait-elle que masquer la solitude inhérente qui se trouve au cœur de l’existence humaine ?
Ces questions en mènent à d'autres :
Le véritable contentement peut-il être trouvé en soi, indépendamment de la validation externe ?
L'essence de notre être doit-elle être liée à la reconnaissance des autres, ou peut-elle s'épanouir dans une obscurité tranquille ?
Dans The Artist's Way (Libérez votre créativité en français), Julia Cameron souligne l'importance pour les artistes de faire confiance et de se laisser aller au processus créatif. Elle encourage les artistes à voir leur travail comme une manifestation de quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes. En se voyant comme des instruments d'une puissance supérieure, les artistes peuvent puiser dans une source abondante d'inspiration et de créativité, surmontant ainsi leurs blocages et leurs peurs. Cameron croit que la créativité est un don divin, et que les artistes ont la responsabilité d'exprimer ce don pour le bien de l'humanité. Dans cette vision, l'art transcende les accolades sociales – il n'y a pas de compétition, pas de caste, pas de division, seulement ceux qui sont possédés par la puissance supérieure qui nous unit tous.
L'algorithme de la société dans laquelle nous sommes né(e)s est un obstacle à surmonter.
J'ai récemment lu un essai d'Adrienne Rich intitulé, Vesuvius at Home: The Power of Emily Dickinson, qui m'a rappelé une exposition mentionnée précédemment au Centre Pompidou à l'été 2021 intitulée, Elles font l'abstraction. L'exposition était encadrée par le regret du curateur concernant le manque de visibilité de la plupart des artistes exposés.
L'exposition vise également à valoriser le travail de nombreuses femmes qui ont souffert d'un manque de visibilité et de reconnaissance internationales : la perspective sera sur les parcours des femmes artistes, et en particulier sur leur contribution à l'histoire de l'abstraction.
Comme les poèmes de Dickinson, la plupart de ces œuvres réalisées par des artistes s'identifiant comme femmes étaient privées et cachées. En accord avec l'essai de Rich sur Emily Dickinson, j'ai pensé que ce manque de visibilité des artistes pouvait être un choix ou même un acte de rébellion délibéré contre les normes sociétales patriarcales et capitalistes.
Dickinson, un génie reclus, défiait les conventions et contraintes puritaines de son époque, explorant des thèmes d'autonomie féminine, d'identité, et peut-être plus important encore : la mort. Selon Rich, la nature recluse de Dickinson lui permettait d'exister dans un monde intérieur unique et puissant. Cette solitude, suggère Rich, n'était pas seulement un choix personnel mais une nécessité stratégique pour la liberté créative de Dickinson. En raison de son détachement des constructions de son époque, la poésie d'Emily Dickinson est intemporelle.
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J'ai écrit à mon ami l'autre jour,
"Nous ne jouons pas selon les règles, alors inventons les nôtres."
This hits me so hard; "I thought that these artists’ lack of visibility might be a choice or even a deliberate act of rebellion against patriarchal, capitalist societal norms." Until now I'd never seen this articulated, and it feels very freeing to know that I'm not alone in enjoying the power of this decision. Thank you for your writing about it.
Why can't we just create and be happy with that?
If someone likes/validates what we put out it doesn't necessarily mean it becomes a way to our bills...if we can't pay our bills doing what we love, will we have the energy and space and time to create?
More decolonisation. This time of the art world. As i decolnise myself it becomes more obvious what I have no truck with and I begin to reshape and redefine the external in a mirror dance.
I have tried to conform to what is asked/expected but I don't think I'm made that way. So I'm gonna go right ahead with my no awards, shitty Instagram, no website having, lack of buissiness card self and see what happens.